Il s’agit d’une conversation en quatre temps réalisé par des psychanalystes avec le compositeur Pascal Dupasin. Le principe d’un tel ouvrage était pour nous, psychanalystes, la possibilité d’apprendre sur la façon dont un compositeur majeur de sa génération parvient à transmettre de manière exceptionnelle ce qui préside à sa création musicale. En particulier, l’application du compositeur à dire, et non à expliquer, „ce quelque chose d’avant la musique”, cette „part confuse, celle où nous ignorons” qu’il désigne aussi comme „l’innommable” au principe de la composition et qui rencontre, au plus près, l’objet de la psychanalyse.
Des entretiens successifs se sont organisés, d’abord autour de la question du flux, puis du temps, de la trace et enfin de l’inconscient. A ceux-là s’ajoute une série d’études à partir de la psychanalyse, non pour l’appliquer à la musique ou à la création mais pour mettre au travail ce que Pascal Dusapin peut apporter à celle-ci. C’est la voie joycienne que Jacques Lacan emprunta pour serrer le réel en jeu dans la psychanalyse, à partir de l’acte créateur lui-même.
Composer est un acte, un acte vivant,
disait Pascal Dusapin lors de sa Leçon inaugurale au Collège de France. L’audace du compositeur, la distance qu’il prend par rapport au savoir déjà institué, celui de ses maîtres, cette liberté inouïe, s’entend dans chacun de ces entretiens. Le souci de maintenir une parole porteuse de nouveauté rencontre celui de Jacques Lacan qui savait arracher la psychanalyse à son repli dans le sommeil de l’orthodoxie.
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